De foot, mon fils, tu ne feras point.
Et je serai intraitable comme Pierre Martinet. Non que je ne souhaite pas qu'il gagne des millions en faisant des pubs pour les rasoirs ou les assurances mais les préliminaires me semblent insurmontables. Et par préliminaires, j'entends toutes les années où il faut se farcir les entraînements et autres matchs du week-end dont j'ai eu un bref aperçu samedi dernier.
Il faisait beau, je sentais bon le sablé chaud et j'emmenais Lolita Stromboli remuer du popotin à son cours de danse bi-hebdomadaire. A ce propos, il faut que je pense à leur glisser dans le creux de l'oreille de faire leur chorégraphies sur Michel Delpech ou Nicole Croisille au lieu du sempiternel Christophe Maë et de sa terre où il s'assoit, là au moins, ça aurait de la gueule !
Je profite de cette heure de répit pour me coller au bout du parking, toutes vitres ouvertes, avec un bon bouquin. 5 minutes plus tard, un monospace très habité en dedans se colle à ma voiture alors qu'il y a des dizaines de places vides partout ailleurs. Je jette un oeil torve et agacé vers les envahisseurs et j'aperçois deux mâles dominants assis devant, deux femmes bien attachées derrière comme le préconise le code de la route et au milieu, le footeux prépubère du samedi que cette joyeuse troupe emmène à un match que je devine déjà comme étant hyper important pour la destinée de la ligue 27.
On sort de la voiture en faisant bien claquer les portières, on se remet les joyeuses en place pour les mâles et on se sort le ficelle du string de la raie des fesses pour les dames, en toute élégance, manquait plus qu'un rot bien sonore pour compléter le tableau mais il n'est point venu, enfin, pas tout de suite. Le footeux est resté à la même place, en espérant sans doute qu'on l'oublie.
Et là, maudite que je suis, je vis arriver une nuée d'autres voitures toutes aussi gonflées à bloc me donnant soudain l'impression d'être coincée au beau milieu d'une manifestation de tuning. J'ai donc abandonné mon livre à la deuxième ligne et reporté mon attention sur cette secte très étrange.
La femme/mère de footballeur est plus blonde que brune mais toujours méchée et elle porte dans la majorité des cas une grosse pince pour relever ses cheveux parce qu'elle est en week-end, donc elle est cool. Et invariablement, elle porte des lunettes de soleil ostensiblement siglées Chanel ou Dior, achetées 20€ au Perthus mais si elles avaient pu en trouver avec des néons de la marque clignotant sur les branches, elles les auraient prises.
L'homme, lorsqu'il n'est pas en survêtement, une manière de soutenir moralement son fils qui va se faire fracasser sur le terrain, porte invariablement un polo de rugby...normal pour assister à un match de foot. Il parle fort et ponctue ses phrases d'expressions typiquement catalanes pour signifier "qu'on va leur mettre la branlée de leur mère aux petites fiottes d'en face" (ndlr). Et rot sonore. (ndlr)
Il y a aussi la rebelle, mère célibataire qui reste un pied dans la voiture et un pied dehors, saluant tout le monde d'un air hautain en s'empoignant la crinière toutes les 20 secondes dans un effet "Loréal, parce que je le vaux bien" et en lorgnant sous ses lunettes si tous les mâles de l'assistance ont bien le regard braqué sur son corps de bombe sexuelle et si toutes les femmes en crèvent de jalousie.
C'est à ce moment qu'arrive L'ENTRAINEUR, bronzé comme Berlusconi après sa séance chez point Soleil, moulé dans un survêt en lycra, avec la démarche de celui qui aurait séché sur un tonneau les douze derniers mois. Les femmes frétillent comme des ablettes fraîchement pêchées et on ne se demande plus pourquoi elles ont raté un épisode des Feux de l'Amour pour venir assister au match opposant St Paul de Fenouillet à Espira de l'Agly. Les hommes se saluent et s'empoignent en se frappant la poitrine dans un geste intensément viril et là, je ferme les yeux en me disant que lorsque je vais les rouvrir, ma mère me dira d'aller à l'école.
Hééééé non, je les ai réouvert, la bande à Basile était toujours là, toujours plus nombreuse, s'invectivant à qui mieux mieux, les hommes parlaient de "putain de praline, mon pôvre" et les miss Dior minaudaient devant le luisant aux jambes arquées.
C'est à ce moment là que je me suis jurée que non, définitivement, mes enfants ne feraient pas de foot. Ils feront du golf (bizarrement, le thé au club house me tente un peu plus que l'Oasis chaud sur un parking), des échecs, du curling, n'importe quoi mais pas un truc qui m'obligera à passer ne serait-ce qu'une demi-heure dans ce genre de meeting improbable. Bêcheuse ? Affirmatif. No comment.
En rentrant, je ne sais pas pourquoi, j'ai eu envie de faire un flan . Faut-il y voir une métaphore auto-suggérée par la situation sus-citée ? Allez savoir...
Toujours est-il que je tiens LA recette du flan maison, de celui que vous ne pourrez pas rater, même toi Bridget (et Kate, même combat...), même toi Muriel, sauf si tu décides de remplacer le lait par du cidre et la maïzena par du cassis auquel cas tu obtiendras un kir breton. Ah je vous jure, pas facile de me mettre à la portée de mon lectorat...
Flan hyper fastoche pour cuisinières réfractaires et accessoirement pour 8 personnes.
1 pâte brisée maison ou achetée au huit à huit
1 litre de lait demi-écrémé ou entier (ou écrémé si vous êtes au régime mais dans ce cas-là, vaut mieux éviter de faire des gâteaux)
3 oeufs (j'ai rien à dire là-dessus)
160 g de sucre
100 g de Maïzena
2 sachets de sucre vanillé
3 cuil à café d'extrait de vanille
1/2 cuil à café de vanille en poudre ou une gousse (...de vanille, pas d'ail bande d'andouilles)
Oui ça fait beaucoup de vanille donc si vous n'aimez pas la vanille, faites un gâteau au chocolat et cessez de m'interrompre.
Installez votre pâte délicatement dans le moule prévu pour et si vous l'avez faite maison (mais je ne me fais pas d'illusion vu le niveau ici), n'oubliez pas de beurrer et de fariner.
Préchauffez le four à 180° (thermostat 6) (3/4 de tour dans le sens des aiguilles d'une montre) (vers la droite)
Au robot ou au fouet électrique, c'est pas qu'on soit fainéant, c'est juste pour s'éviter une grande partie de rigolade avec les grumeaux, on mélange la maïzena avec un peu de lait, genre un petit verre, prélevé sur le litre, l'extrait de vanille et les oeufs. Tout le monde suit jusque là ? Bien.
On verse le lait restant dans une casserole avec les sucres, la vanille en poudre ou la gousse et on porte à ébullition en remuant un brin. On verse tout ça sur le mélange précédent et on remet dans la casserole sur feu très doux en remuant sans cesse jusqu'à ce que ça commence à épaissir.
On enlève la gousse s'il y a lieu et on verse sur la pâte préalablement piquée à la fourchette pour 40 minutes.
On laisse refroidir pour que l'appareil prenne bien, alors on peut déguster et apprécier la différence entre un flan maison et un flan indus.
Allez !
Qui c'est les plus forts
Evidemment c'est les Verts [La la la la la la la]
On va gagner [La la la la]
Ca c'est juré [La la la la]
Allez! [La la]