Toujours le poing levé
Vous avez dû remarquer qu'entre Fantomas contre Scotland Yard et Secret Story, ce n'est pas la télé de l'été qui vous fera frôler le nervous breakdown neuronal.
Comme d'habitude me direz-vous, je regrette d'ailleurs certains moments forts des étés précédents comme Harry de l'île flottante de la tentation, un parfait gentleman qui le soir de son arrivée en était déjà à un fort degré d'intimité buccale avec une "tentatrice" pourvue selon lui d'un "gros, gros charme" et qui nous a régalé de tournures linguistiques à nulle autre pareilles.
Mais qu'à celà ne tienne, je me suis consolée, non pas en lisant Marc Lévy ou Guillaume Musso, je ne suis pas encore tombée aussi bas mais en regardant "les inédits de l'été" de Capital ou de "Zone interdite" sur M6 qui devaient être inédits pour les enfants de moins de 12 mois puisque, sans être une fan absolue de ce type d'émission, j'avais déjà vu certains des reportages au moins 3 fois.
A chaque fois, je suis tombée sur des sujets sur les riches...Comment vivent les riches, comment dépensent-ils ton salaire de 10 années en une soirée...En pleine crise financière, pour toi qui n'a pas pu partir en vacances ou toi qui regarde une télé 17 cm dans ta caravane à Argelès, regarde donc comment je me verse un jéroboam de Veuve Cliquot sur les seins en rigolant bêtement...
Toujours est-il que dans ces émissions destinées à élever notre conscience au delà de la ligne de flottaison, j'ai été interpelée par deux documentaires, enfin documentaires, j'y vais pas avec le dos de la touillette, deux reportages disons, sur Les Baux de Provence et le Cap Ferret, deux destinations où la danse des tongs n'est pas de toutes les réceptions et où le ricard se sert uniquement en espuma pour accompagner les saint-jacques, sinon rien.
Aux baux, petite bourgade charmante située sur un éperon rocheux, le maire qui vient d'ailleurs de passer l'arme à gauche, paix à son âme, nous faisait faire une petite visite du site en déplorant toutes ces boutiques de souvenirs où l'on vend par brassées de fausses cigales provençales qui chantent quand tu passes devant, des torchons ou des nappes typiquement fabriqués en Chine ou en Turquie...Ok, jusque là, on te suit Gérard, tu veux défendre l'artisanat local, c'est tout à ton honneur.
Sauf que le bougre poursuit en disant que ce qui le gène vraiment, c'est la clientèle que drainent les dites échoppes et que le touriste à bob fait un peu tâche sur l'harmonie du site. Lui, il se contenterait bien des occupants de l'Oustau de Baumanière où la chambrette ne se négocie pas à 290€ la nuit (sans le petit déj, on n'est pas au Campanile non plus) et où il est de bon ton de venir en hélico.
D'accord Gérard mais tu oublies les 600 000€ que rapporte annuellement le parking obligatoire à l'entrée des Baux ? La prochaine fois que Brad et Angelina viendront à Baumanière, tu leur demanderas de te verser l'équivalent de ce que tous les allemands en short te versent un peu chaque jour pour avoir l'honneur de fouler 3 ruelles pavées qui cassent même pas 3 pattes à un caneton !
Mais mon courroux serait retombé comme un soufflé servi trop tôt si on n'avait pas réveillé mon instinct révolutionnaire une seconde fois, avec la très select station balnéaire du Cap Ferret où la moindre cabane en pin même pas des Landes s'arrache à des prix indécents. Et là, le maire (qui n'est pas mort à l'heure où nous mettons sous presse) nous explique posément que son ulcère du duodénum va beaucoup mieux depuis qu'il a fait fermer le camping pour en faire une réserve naturelle où 3 canards s'ébattent joyeusement, ravis de l'aubaine ! Parce que vous comprenez, explique-t-il au téléspectateur pauvre, toute cette populace population amenée par les campings, ce n'est pas la clientèle que l'on s'attend à voir au Cap...
Presque, j'ai failli faire un malaise vagal et pourtant, je faisais pas de jogging.
Moi, je dis, lançons donc un pogrom, pardon, un programme d'éradication des pauvres. A quand l'interdiction de circuler dans les rues de St Tropez ou de Ramatuelle pour ceux qui ne payent pas l'impôt sur la fortune ? Et si on pouvait aussi faire quelque chose pour les handicapés parce que les fauteuils, les rampes d'accès, tout ça, c'est peut-être pratique mais avouez que dans un site classé, c'est pas hyper esthétique.
Bref, il me semble que Besancenot tient son université d'été à Leucate, une station popu comme je les aime, je vais peut-être aller écouter ce qu'il a à dire finalement.