La révoltée du Bounty
La semaine dernière, la dame est allée se faire palper, rouler, chocolater l'épiderme, là !
Ca porte un nom de volatile nourri à la crevette rose, c'est chic et c'est cher, bref c'est The place où il fait bon déambuler, l'air blasé, en peignoir blanc dans la région. Alors, on te remet un planning de tes soins (genre t'es pas capable de retenir que tu dois faire 3 trucs dans l'après-midi, tellement t'es détendue du bulbe rachidien) et on t'envoie aux vestiaires avec un portant en plastique comme à la piscine municipale. Classe le vestiaire mais un peu open space pour moi quand même, d'où on a vu qu'on mettait pas de rideaux aux cabines, hein ? Autant se foutre à poil directement dans l'entrée tant qu'on y est !
Bref, me voici donc fin prête
pour commencer mon programme nirvanesque, j'enfile mes claquettes
obligatoires et je me pointe drapée dans ma dignité et
mon peignoir pour un gommage intense à la noix de coco.
La
gentille hôtesse me donne mon string jetable (d'ailleurs le
mieux serait encore de le jeter avant de le mettre parce que c'est
aussi glamour qu'inutilement transparent m'enfin bon, respectons les
règles de bienséance) et je m'installe sur le lit
plastifié pour la circonstance, tête dans le trou et
bras le long du corps. La petite esthéticienne commence à
me masser avec une sorte de crème à la noix de coco, ça
gratte, ça désincruste mais surtout, ça sent
deséspérément le bounty et bien sûr je
n'ai qu'une envie, me jeter sur le premier distributeur venu à
la recherche de la fameuse barre chocolatée.
Pas sûre
que ce soit bon pour la ligne finalement ces trucs balnéos
mais après un rinçage minutieux, je vais essayer
d'oublier mon envie de sucreries au bar à tisanes...hum,
franchement pour un établissement qui propose des
demi-journées à 175€, les 3 sachets de La Tisanière
avec le thermos d'eau chaude, ça fait un poil cheap mais
passons.
Je me suis relaxée dans un bain à bulles (avec
chromathérapie, enfin faudra que je demande à mes pieds
ce qu'ils ont pensé de ces changements de couleur en bout de
baignoire, moi, perso, j'suis pas convaincue) et comme j'avais un peu
froid en sortant, je me suis dit, tiens, j'ai un trou dans mon
planning, je vais aller me faire un petit sauna. Imagine mon total
désappointement lorsque j'ai vu 4 gars baraqués et très
outillés sortir de là (oui, je te vois venir, en
d'autres circonstances, peut-être...) mais là, que
nenni, le dit sauna était out of order et les gars, ben ils
étaient là pour la maintenance et pas que pour faire
joli.
Alors, je me suis dirigée vers la piscine, celle pour laquelle on m'avait dit que le bonnet de bain était obligatoire....euh même si je compte pas mettre la tête sous l'eau ? Oui, Madame, O-bli-ga-toi-re, exécution.
J'ai donc casé ma crinière de lionne dans mon bonnet noir speedo qui, bizarrement, ne me donne pas du tout la même allure que Laure Manaudou, c'est ça, y'a des têtes à chapeaux et des têtes à bonnets de bains et moi, clairement, je n'ai ni l'une, ni l'autre et je m'avance, un peu moins digne du coup vers le bassin.
Et là, que vois-je ? Soudain, j'ai l'impression d'être victime d'une overdose de tisane à l'eucalyptus, la piscine est remplie de Machas Béranger. Je m'explique, toutes les femmes portent, non pas un bonnet polyester à fleurs pour retenir leurs cheveux mauves ou violemment auburn mais d'énormes casquettes comme la sus-citée, sauf qu'avec leur air peu amène, celles-là n'incitent pas franchement à la confidence. Oh mais j'ai hiberné pendant les 10 dernières années moi ou quoi ? Pourquoi personne m'a dit qu'on pouvait mettre de la casquette, hein ? Bon, clairement, pour les papys en cure qui attendaient fébrilement que j'enlève le peignoir, j'aurais pu avoir un calamar sur la tête, ils auraient pas vu la différence ! J'ai donc bullé avec élégance tout de même en prenant des poses que n'aurait pas renié Muriel Vermine avant mon soin cacaoté.
Même rituel du string et l'on te oint abondamment de mousse au chocolat non comestible (jusqu'où pousse t-on le vice, je vous le demande) avant de te rouler façon crèpe au Nutella dans une couverture chauffante. Là, t'as pas intérêt à avoir le nez qui gratte ou envie de faire pipi donc tu t'abandonnes à la douce sensation de baigner dans une mer de chocolat chaud et tu t'endors...un peu lorsque ta charmante hôtesse vient te demander si tout va bien...Heureusement que tes bras sont sanglés sinon, tu lui en aurais bien retourné une mais tu es polie et bien élevée donc, un peu de bave aux lèvres, tu lui réponds que oui, tout va merveilleusement bien jusqu'au moment où on vient te retirer la couverture chauffante... Grelottante et collante, tu passes une heure à te retirer le choco dans tous les recoins de ton corps voluptueux. Bilan de cette chocothérapie, mis à part le fait que tu te prends 2 minutes pour Naomi Campbell rapport à ta couleur café, que j'aime ta couleur café, au lait et ben, le choco, je le préfère en tablettes avec mon café justement.
Oserais-je rajouter que le hammam était aussi en panne ? Oui, oui, j'ose car je suis restée, telle une quiche moyenne dans un hammamn vide, humide et frisquet à fixer les buses vapeurs, tel Dominique Webb quand il faisait entrer Danièle Gilbert en lévitation, pendant un bon quart d'heure avant de me dire qu'il devait y avoir souci également avec la dite installation. Malgré tout, je suis sortie de là avec les jambes en guimauves et l'encéphalogramme de Doc Gynéco donc, objectif atteint, je lève ma petite pancarte et je mets un bon 6 sur 10, ce qui est déjà pas mal. Une prochaine fois, je vous raconterai comment je me suis faite tripoter sans avoir demandé quoi que ce soit au hammam traditionnel.