L'affaire Dreyfuss...
"Que les puces de milliers de chiens galeux infestent le cul de celui qui te gâchera une seule seconde de ton année 2009 et que les bras de cet abruti deviennent trop courts pour qu'il puisse jamais se le gratter "
Voilà, c'est fin, élégant, je l'aime bien celle-là.
Il est bon de commencer l'année sur une note poétique, le ton est donc donné.
Bon maintenant, si vous vous chopez le scorbut ou un contrôle fiscal, ben c'est pas de ma faute si vous avez la poisse non plus.
Donc, pour répondre à vos interrogations nombreuses, bande de curieux, quid du Dreyfuss ou de la cyber-cuvette dans mon petit soulier ??? Et ben, ni l'un ni l'autre, ça me pendait au naseau cette histoire, à courir plusieurs lièvres hein...
Mais c'est pas faute d'avoir essayé, la vérité, j'étais à ça (deux doigts) de l'avoir mon sac de créateur hype.
Figurez-vous qu'entre deux péripéties non racontables sur ce blog (pas envie d'avoir la mafia napolitaine sur le dos), nous fûmes en goguette à la capitale, histoire de se faire une piqûre de rappel de métro bondé, de gens blafards qui font la gueule (en même temps, moi aussi, je ferais la gueule à leur place) et de parisianisme insupportable.
Nous nous sommes donc rendus chez Jérôme himself (Dreyfuss, bande de buses) et une Pamela perchée sur plateformes de 17 cm nous a accueilli avec un sourire contrit rapport que d'habitude, tu viens pas dans une boutique de luxe avec progéniture nombreuse et variée. Il est de bon ton de les laisser à la porte, accrochés avec un collier étrangleur si possible mais par contre, tu peux rentrer avec ton nano-chihuahua, ça, c'est permis, voire tendance.
Bref, je lance à la gueuse figée des maxillaires si je peux voir le Tom en feu...
Certes, sorti du contexte, la requête a de quoi dérouter mais chez Jérôme, le Tom est un modèle de sac et le cuir naturel n'est pas brun ou encore fauve, il est feu, c'est comme ça.
Son expression de visage vire à la pitié malveillante et elle m'explique en articulant bien que le Tom couleur feu est "so fin de collection" qu'évidemment, ils ne l'ont plus en boutique mais que je peux l'avoir en kaki, là, sur le présentoir ou en gris, dans l'arrière boutique mais qu'elle s'écaillera pas le vernis pour aller me le chercher.
Interdite devant tant d'amabilité commerçante, je ne vois pas arriver the responsable de la boutique que nous appellerons Micheline pour le côté viril du personnage et qui, prenant connaissance de ma demande me répète que le kaki qui est là, sous mes yeux est beaucoup mieux que le feu et que je n'ai qu'à prendre celui-là.
Comment leur faire comprendre que lorsqu'on fait 1000 bornes pour acheter un sac qui vaut un smic, on n'a pas forcément envie de prendre un autre modèle sous prétexte qu'il est signé Dreyfuss ?
Et c'est à ce moment que Pamela m'achève en me disant avec une pointe d'agacement non dissimulé que si je veux vraiment un sac feu, je n'ai qu'à prendre le modèle Didier car "en plus, il est pratique, il a des lanières pour le mettre sur le dos, c'est pratique quand on a des enfants...".
Et y'a pas un matelas à langer intégré et une poche isotherme pour le biberon non plus ? Pétasse (pardon pour cet écart de langage mais en vrai, j'ai été beaucoup plus vulgaire).
J'ai donc tourné les talons et suis sortie, altière et ulcérée de la boutique, traînant Rocco qui voulait émasculer Micheline, ce qui aurait été superflu et en me disant que s'il me prenait de partir en courant avec un ou deux de leurs sacs, c'est certainement pas Pamela ou Micheline qui me courraient après mais bon, je n'étais d'humeur taquine pour le coup.
J'ai quand même tenté dans un élan naïf et désespéré de trouver le it bag au corner Dreyfuss du Printemps Haussmann et là, une Pamela bis avec quelques heures de vol supplémentaires m'a carrément répondu que si je cherchais un sac "fin de collection", je n'avais qu'à essayer sur Internet...Mais si je le voulais en gris, fallait que je me jette sur le dernier disponible...Morue.
A ce moment là, je me suis dit que j'étais trop vieille pour ces conneries, trop "fin de collection" moi aussi et qu'il me tardait de retrouver ma garrigue, loin des chichiteuses et des must-have du microcosme de la pseudo-branchitude parisienne.
J'ai noyé ma déception dans une orgie de caramel macchiato et de mochas pralinés signés Starbucks où les serveurs, formés à l'école américaine, sont d'une politesse sans doute exagérée mais que voulez-vous, je préfère qu'on me donne du "merci Madame (Mademoiselle même parfois mais ça devient rare...), désirez-vous autre chose, Madame?" plutôt qu'on me crache au visage, je sais, je suis so old-fashion.
Avant de refermer ce chapitre so 2008, merci à toutes les fées qui ont transformé ma salle de bains en institut de beauté, j'ai été, somme toute, honteusement gâtée.
Merci également à vous lecteurs fidèles, je ne vous souhaite que du bon, du beau, du bonheur comme s'il en pleuvait.
Découvrez Claude Nougaro!